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PHILOSPARTACUS

24 août 2013

Si F(x)= Y, alors F(sécurité)= Barricades

Une capitale en barricade, et en barrica-dort ? La sécurité d’un Etat ne doit pas être confondue avec le retranchement du couard, ou avec le retrait du sage. Le sage ne se retranche pas, ne se barricade pas. Il fortifie son âme par des exercices spirituels,...
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1 août 2016

Être un Préfet de Police ? Ou comment Sortir de l’inertie pour l’action

Alain dans Propos sur le bonheur écrit: « Un préfet de police est pour mon goût, l’homme le plus heureux. Pourquoi ? Parce qu’il agit toujours, et toujours dans des nouvelles conditions et imprévisibles ; tantôt contre le feu, tantôt contre l’eau ; tantôt contre l’éboulement, tantôt contre l’écrasement ; aussi contre la boue, la poussière, les maladies, la pauvreté, enfin souvent contre la colère, et quelquefois contre l’enthousiasme. Ainsi, à chaque minute de sa vie, cet homme heureux se retrouve en présence d’unproblème bien déterminé, qui exige une action bien déterminée. Donc, point de règles générales ; point de paperasses ; point de récriminations ni de consolations en forme de rapport administratif ; il laisse cela à quelques bureaucrates. Lui, il estperception et action. Or, quand ces deux vannes, perception et action, sont ouvertes, un fleuve de vie porte le cœur de l’homme comme une plume légère. » (Alain : Propos sur le bonheur).

Peut-il y avoir transfert de compétence, voire gémellité ailleurs ? Qu’est-ce qui handicape cette philosophie de l’action dans nos Etats africains ?

En Afrique, il est aisé d’observer cette vérité cruelle : les mêmes gestes se répètent comme une sorte « d’autotélie » qui ne sait pas atteindre son telos (sa fin). Et pour emprunter un tant soit peu cette pensée d’Alain, je dirais que : « même sans sorcier nous nous jetons une espèce de sort à nous-mêmes, en disant : « je suis ainsi ; je n’y peux rien. ». Or l’action véritable suppose la détermination d’une fin objective, des actions d’envergures qui visent la production de choses utiles, et avantageuses pour les citoyens. Si les africains sont « immobiles », ne sortent pas de la ‘‘caverne-Afrique’’ pour caricaturer d’anciens propos de Sarkozy ; pour aller conquérir le monde comme Alexandre le Grand, c’est en réalité à nos dirigeants qu’il s’en prend, qui ont étéélus pour agir, pour apporter du bonheur à leurs concitoyens, au lieu d’attendre tout des ‘‘dieux’’ c’est-à-dire : des institutions financières. C’est cette forme d’assistanat qui est morbide pour l’Afrique, et il faut apprendre à travailler, à agir et à aller de l’avant. Il ne faut plus dire qu’il n’y a pas de travail en Afrique, car tenir de tels propos aux africains, c’est encourager les jeunes en l’occurrence, à tenter l’aventure par-delà tous les dieux et toutes les mers. Il faut donc recréer le travail, favoriser une politique des grands travaux pour moderniser nos Etats et stimuler la croissance. Car, comment peut-on seulement laisser miroiter aux jeunes que le bonheur n’existe plus en Afrique, mais qu’il faut aujourd’hui aller le chercher en Occident ? Tous ces clandestins africains qui meurent sur le chemin de l’Eldorado, dérangent-t-ils seulement nos dirigeants et nos élites ? Le Bonheur est politique même en Afrique, mais il est annihilé par les mauvais dirigeants.

3 juillet 2016

L’Impératif catégorique du Bien

Comment remettre le Bien sur son piédestal ? Oups ! sur ses pieds.

Pendant tout ce Ramadan, les musulmans ont excellé dans les bienfaits. Mais, il ne faut se limiter au Ramadan, il faut poursuivre cette pratique constamment. Si le Dieu nous gratifie chaque instant de ses bienfaits, nous devons l’imiter, en vue de nous acheminer vertueusement vers le meilleur des biens : la sagesse.

Au niveau politique, faire du bien est dans le pouvoir des hommes, c’est-à-dire au sens de ce que les stoïciens » nomment les « choses qui dépendent de nous ». Pareillement Kant, exhorterait à la même action morale : Agis toujours en sorte que la maxime de ton action soit rigoureusement adéquate, cohérente avec tes discours (tes paroles). Il y a des désirs qui sont ruineux quand on ne sait pas les maîtriser, les discipliner et les contrôler : les désirs du troisième ordre dont parlait le philosophe Epicure : ni naturels ni nécessaires. Descartes dans sa troisième maxime exhorte « de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l’ordre du monde ». Ainsi compris, du point de vue de la volonté et de l’entendement, le bien en tant que désir, est un possible réalisable, car en dernière instance il dépend de nous. Faire du Bien à son prochain, faire du Bien au peuple est en notre pouvoir.  Mais, il y a toujours un hic ! l’homme politique, celui-là, ou ceux-là qui nous gouvernent (car il y a une pathologie liée à la passion vorace du pouvoir : « la gouvernementalité », ou selon le cinglant titre d’un ouvrage : Ces malades qui nous gouvernent) se refusent à penser, et vouloir le bien du peuple. Leur égoïsme est une lourde entrave à l’exercice du Bien. D’où l’on peut convenir, que le « désir du bien » peut s’éclipser dans leur agir politique, car pour désirer faire, ou œuvrer dans les biens qui procurent du bonheur au peuple, et de la sagesse au dirigeant, il faut de la volonté. C’est la volonté qui décide l’individu au bien. Epictète le sage stoïcien, estime même que la volonté relève d’une faculté. Enfin et pour plier cette modeste réflexion, c’est Nietzsche nous semble-t-il qui ne va pas de mains mortes (la philosophie à coups de marteau) contre ceux à qui manque la volonté, ou affichent de la mauvaise volonté, en les traitant de « dégénérés ».

Epicure clôt cette réflexion sur le bien, en montrant le lien connaturel entre le bien et le plaisir. Autrement dit, il y a un plaisir spécifique que l’on savoure quand on s’applique constamment à faire le bien, notamment envers ses amis, ses proches, les démunis, les orphelins, les esclaves, etc.

 

3 juillet 2016

L’antipolitisme ?

C’est la gestion du pouvoir, ou une philosophie du pouvoir qui nie les règles classiques de la direction de l’Etat. C’est une fixation intellectuelle qui consister à croire que les autres sont niais, et ne comprennent que dalle sur l’art de conserver le pouvoir. Les antipolitiques « idolâtrent » le pouvoir, sont ennemis des libertés, de l’égalité de tous les citoyens devant la loi. Ils sont psychologiquement et intellectuellement sadiques. D’où leur indifférence totale, leur impassibilité face à tous les malheurs des autres. Quand un antipolitique accède au pouvoir, il s’érige en totalitariste. Il se venge contre le peuple, et « goulaguise » ses opposants. Il identifie le pouvoir à son Moi, et se transforme en Gros Moi. Toute opposition à ses yeux est perçue comme Méphistophélès en personne. L’antipolitique ne peut devenir le bon roi de Philodème de Gadara, car il n’écoute personne, et croit mordicus qu’il a toujours raison. Autrement dit, l’antipolitique aime vivre dans l’illusion, et quand il redécouvrira la réalité, c’est toujours trop tard. 

14 août 2015

Politique et Philosophie: la question du bonheur

 

C’est un leurre que de croire qu’il n’y a que la POLITIQUE qui constitue la voie royale vers le bonheur (matériel), donc éphémère. Le Vrai Bonheur, doit passer partant de Descartes (1596-1650) et d’Epicure (341-270 av. J.-C.) par la droite (la vraie) philosophie. Les deux passages suivants nous permettront d’assentir sur cette possibilité du bonheur spirituel, qui passe nécessairement par l’apprentissage des connaissances, ou l’exercice constant des vertus. Nous profiterons aussi pour braquer le regard sur la pratique politique au Niger qui est incommensurablement aux antipodes de la vraie philosophie.

► Le Philosophe français René Descartes écrivait : « C’est proprement avoir les yeux fermés, sans tâcher jamais de les ouvrir, que vivre sans philosopher ; et le plaisir de voir toutes les choses que notre vue découvre n’est point comparable à la satisfaction que donne la connaissance de celles qu’on trouve par la philosophie ; et, enfin, cette étude est plus nécessaire pour régler nos mœurs et nous conduire en cette vie, que n’est l’usage de nos yeux pour guider nos pas. Les bêtes brutes, qui n’ont que leur corps à conserver, s’occupent continuellement à chercher de quoi le nourrir ; mais les hommes, dont la partie principale est l’esprit, devraient employer leurs principaux soins à la recherche de la sagesse, qui en est la vraie nourriture ; et je m’assure aussi qu’il y en a plusieurs qui n’y manqueraient pas, s’ils avaient l’espérance de réussir, et qu’ils sussent combien ils en sont capables. » (Principes, Préface). Que dit Epicure ? 

►Dans la traduction de Marcel Conche nous lisons ceci : « Que nul, étant jeune, ne tarde à philosopher, ni, vieux, ne se lasse de la philosophie. Car il n’est, pour personne, ni trop tôt ni trop tard, pour assurer la santé de l’âme. Celui qui dit que le temps de philosopher n’est pas encore venu ou qu’il est passé, est semblable à celui qui dit que le temps du bonheur n’est pas encore venu ou qu’il n’est plus. De sorte que ont à philosopher et je jeune et le vieux, celui-ci pour que, vieillissant, il soit jeune en biens par la gratitude de ce qui a été, celui-là pour que, jeune, il soit en même temps un ancien par son absence de crainte de l’avenir. Il faut donc méditer sur ce qui procure le bonheur, puisque, lui présent, nous avons tout, et, lui absent, nous faisons tout pour l’avoir. » (Epicure, Lettres et Maximes, §122). Ce qui est matriciel chez nos deux auteurs, - outre qu’Epicure soit très lointain par rapport à Descartes qui est du XVIIe siècle-, c’est la possibilité du bonheur via l’étude de la philosophie, ou la recherche de la sagesse. Chez Epicure n’y pas d’hérésie d’identifier Sagesse et bonheur, car le sage épicurien qui sait où se trouve les ingrédients du bonheur, ne peut qu’œuvrer dans la vie de vertu, que Descartes caractérise par la Sagesse qui est le summum de la vie vertueuse. Dans la maxime V Epicure enseigne qu’ « il n’est pas possible de vivre avec plaisir sans vivre avec prudence, honnêteté e justice, < ni de vivre avec prudence, honnêteté et justice > sans vivre avec plaisir. Celui  à qui manque ce à partir de quoi vivre avec prudence, honnêteté et justice, il n’est pas possible que celui-là vive dans le plaisir ». Ainsi qu’il apparaît la vie dans la vertu d’Epicure à Descartes doit nécessairement procurer du « Plaisir » grâce aux connaissances acquises dans l’étude, et dans la connaissance de soi-même (épimeleia heauton), car les deux vont de pair dans la pensée hellénistique.

Dans les Principes, Descartes propose une définition de la philosophie qui donne la primauté à la Métaphysique dans cette zététique (recherche) de la sagesse. Dans le dit ouvrage, Descartes établit en effet que < la vraie philosophie > doit commencer par la Métaphysique qui conduit à la connaissance des Essences, ou des idées intelligibles pour employer le lexique platonicien. La place et le rôle de la philosophie comme activité (exercices spirituels dans la perspective de Pierre Hadot) sont également manifestes dans la définition du bonheur épicurien, car cette recherche du bonheur et de la sagesse commence très < tôt >, et non trop tard pour ne pas regretter le bonheur qui se vit chaque instant, quand il est accompagné du savoir philosophique. D’où l’exhortation de rechercher et de méditer sur les ingrédients du bonheur qui sont ainsi que nous le savons très faciles à se procurer partant du tetrapharmakos (le quadruple remède). Ainsi la première idée du texte de Descartes, rejoint d’un point de vue pragmatique, l’idée épicurienne du temps du bonheur : « ni trop tôt, ni trop tard ». Autrement dit, il ne faut pas différer le temps du bonheur. Se comporter autrement, c.-à-d. dans le sens contraire de ce précepte épicurien : c’est vivre parmi les hommes tel un aveugle qui a des yeux pour voir sans s’en servir.

Si nous partons du passage de Descartes, il nous semble qu’il cadre adéquatement avec l’attitude méprisante, et arrogante de certains de nos hommes politiques. Vivre politiquement, au sens où la politique est entendue comme une « vocation », une activité de professionnel ; c’est aussi apprendre à se servir de ses yeux (le bon sens, ou raison naturelle) pour méditer sur les expériences politiques. L’histoire apparemment ne sert pas de leçons à nos hommes politiques nigériens. Si nous observons de récurrents retours à la case de départ, au point où la société civile est autorisée aujourd’hui de donner une note Zéro à la conférence nationale, qui était censée « catharsiser » par la suite les mauvais comportements de nos hommes politiques et dirigeants actuels, c’est parce que nos hommes politiques qui accèdent au pouvoir continuent d’adopter la posture du dirigeant voyant-aveugle qui n’ose pas se servir de son propre entendement, d’ouvrir ses yeux sur les nouvelles réalités. D’où aujourd’hui l’abîme est profond, incommensurable entre l’ancienne classe politique issue de la conférence nationale qui ne se soucie plus du bonheur du peuple, et la nouvelle classe de citoyens(imbus de conscience citoyenne), qui aspirent à rendre le peuple dans son droit au bonheur. Cette nouvelle classe de citoyens (des jeunes pour la plupart, + de jeunes intellectuels) entend bien couper le cordon d’avec les anciennes manières archaïques, dictatoriales de gouverner le Niger, et ailleurs en Afrique. Je pense ici au mouvement citoyen : « Yen a marre ». Cette nouvelle classe de citoyens, est aujourd’hui le moteur de l’histoire, de la démocratie au Niger, en face d’une opposition qui a maille à s’opposer véritablement.

Il n’est pas exagéré d’avancer que c’est cette nouvelle classe des jeunes qui philosophe rigoureusement au sens de Descartes. Ces jeunes pensent, ils partagent conceptuellement le « cogito ergo sum » de Descartes au sens politique : < je pense, donc je suis politique >. Ils n’exigent pas une révolution du Jasmin comme au Maghreb, mais des changements notables ; que le politique se soucie une fois pour toute de leurs conditions d’existence : emploie, université moderne et de qualité : plus d’amphithéâtres, d’enseignants, Bourses d’études, qu’ils aient leur place dans les charges politiques, etc. Je n’insiste pas sur les autres dossiers brûlants qui pendent sur les épaules et la tête des guristes qui crient encore à la « main tendue ». Mais pour qui ? Le bonheur c’est pour quand ? La baisse du prix du carburant à la pompe, c’est pour quand ? La construction du petit marché ? Etc., etc.  Trop de promesses, in fine ne sont-ce pas des mensonges ? Que dire finalement de l’inquiétude M. Bazoum ? N’est-ce pas un philosophe véritablement cartésien, quand il dit en substance que : si on ([PNDS made in Guri] ne remporte pas les élections, préparez vos besaces pour la Prison. Au moins le Ministre Philosophe sait ouvrir les yeux comme le conseillait Descartes.

Pour plier cette réflexion retenons avec Epicure, que la politique n’est pas reconnue comme un bien à rechercher, à conseiller aux jeunes ; mais seulement l’activité philosophique qui conduit à la sagesse. Pour les épicuriens orthodoxes, la politique est le lieu des tracas, des mensonges, des fausses promesses, de l’insécurité, car on n’est jamais tranquille quand on est pouvoir, aussi longtemps que les autres (l’opposition) aussi désirent ce que le Prince possède. D’où les discordes, et les luttes politiques, et aujourd’hui le terrorisme djihadisme qui s’impérialise. Le sage épicurien qui a compris tous ces maux de l’activité politique, opte pour le retrait hors des affaires publiques et de la foule, et recherche la paix de l’âme que seule la vraie philosophie peut procurer en compagnie d’amis. D’où la création du Jardin (l’Ecole d’Epicure en banlieue d’Athènes). D’un mot, pour bien gouverner nos Etats en Afrique, il faut une forte cargaison de vertus, et un respect obséquieux des droits de l’homme. Gageons que cette modeste réflexion aiderait un futur Prince pour les élections présidentielles de 2016 au Niger.

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13 août 2015

Une démocratie forte, est-ce un bon modèle de markéting politique?

 

En animant conjointement un point de presse avec son homologue Guinée : Pr Alpha Condé, le Président du Niger, Mahamadou Issoufou a avancé ce qui suit : « Je ferais tout pour que le Niger soit un modèle de démocratie ». Il réitère par là, un des aspects de son discours du 2 août dernier face au peuple nigérien. Depuis plus d’un (1), la notion de « démocratie forte » est matricielle dans les déclarations du Président de la République, notamment depuis la nuit de son bilan des quatre (4) ans sur le parvis du palais présidentiel. Le Président y tient fermement. Mais est-ce que les autres (ses autres) suivront ? D’où notre préoccupation : n’y a-t-il pas in fine deux weltanschauung (vision, ou conception) de la Renaissance ?

De notre point de vue, il nous semble que le discours du Président de la République, SEM. Mahamadou Issoufou met en lumière l’engagement sans fard d’un Président qui a beaucoup de projets à réaliser pour le Niger, mais hélas il butte dans le concret (dans l’exercice efficient du pouvoir) aux volontés Méphistophéliques de ses proches, qui voient d’un autre regard le sens de la Renaissance. Re- Naissance correspondrait à leur Renaissance à eux, pour avoir longtemps bu l’eau amère de l’ancienne vie de l’opposition. Il nous semble, (sans être devin) que ce sont de tels individus qui font quotidiennement les beaux yeux au Président Issoufou, qui sabotent en catimini les œuvres du Président, qui excellent dans les actions nuisibles à la vraie Renaissance ; qui divisent les partis politiques, et les nigériens. Depuis qu’il est au pouvoir, certains qui ont connu de près le Président Issoufou, (l’excellent ami], ne le reconnaissent plus, tellement diverses fréquentations, de nouveaux compagnons ont dénaturé le Bon Prince. Ce qui lui vaut depuis lors toutes les attaques de l’opposition, et de la presse privée qui a même poussé l’enthousiasme de lui décerner un trophée en guise de reconnaissance pour sa défense de la liberté de la presse. Dans la pratique, on a pu aisément observer la métastase du Bon Prince.

Toutefois, pour l’opposition le Président Issoufou n’est plus un démiurge de la paix, mais un « CONCASSEUR » de partis politique. Ce terme : « Concasseur » est devenu un produit marketing de l’opposition, pour incriminer à tous les niveaux l’action, voire l’attitude coupable du Président qui ne reflète plus le vrai démocrate des anciennes batailles. Pour preuve, assène l’ARDR relativement à l’organisation des élections futures : « Autant les élections à venir sont importantes pour notre pays, autant leur dévoiement par Issoufou Mahamadou, et son gouvernement annonce forcément des moments difficiles et instables pour le Niger. ». Dans ce contexte, il est difficile de croire à cet engagement du Président de fonder une « démocratie forte » qui fait fi de la place et du rôle d’une opposition dans une démocratie constitutionnelle. C’est donc dire que dans la « démocratie forte » qui adviendra, l’opposition n’existera plus de fait et de jure (de droit), mais deviendra fantoche, virtuelle, une simple lapalissade.

Depuis quatre (4) ans il est très difficile d’admettre que cette « démocratie forte » qui est en marche puisse être un modèle à appliquer ailleurs, ou un modèle que les bailleurs de fonds apprécieront. Le Niger a déjà une démocratie (comme politeia) matérialisée à travers une constitution. Si cette constitution est respectée dans ses moindres compartiments, à partir de cet instant seul le peuple jugera que la démocratie est forte, car il estimera objectivement que toutes les institutions accomplissent correctement leur fonction au nom des intérêts du peuple, et pour le bonheur du peuple. En revanche quand on donne une autre lecture de la « démocratie forte », cela donne des frissons aux dos pour les citoyens clairvoyants, car démocratie + force = dictature. Telle nous semble être aujourd’hui l’inquiétude de l’opposition : une Renaissance qui s’est dénaturée en « démocratie forte », qu’elle vit constamment dans sa chair, car cette opposition subit au Niger, les souffrances de Sisyphe. Mais au sens guristique, comment faut-il comprendre « démocratie forte » ?

D’emblée précisons que le Président Issoufou Mahamadou s’auto définit comme un « démocrate courageux », qui est fort significatif dans un environnement géopolitique insécure, fort trouble, qui peut nécessiter la métastase de la démocratie, en régime politique fort. La problématique de la secte Boko Haram peut en effet faire signe vers l’usage efficient de ce concept  de « démocratie forte » appelé à un destin durable. Au sens interne, le « démocrate courageux », est celui qui ne cautionne pas la violence de « la bête », l’extériorisation des passions mauvaises, violentes de certains de nos concitoyens. Le Président fait allusion aux dernières manifestations violentes au Niger suite à la grande marche contre le terrorisme à Paris, que d’aucuns ont identifié à un blasphème contre le Prophète de l’Islam. Or, le Président Issoufou insiste qu’il fait intellectuellement le distinguo entre le nigérien rationnel, qui se conduit vertueusement, de celui qui est manipulé, poussé à la violence contre les biens privés, et aux personnes. Dans une démocratie les libertés sont sacrées : ma liberté dit-on s’arrête là où comme celle de l’autre. L’homme social, rationnel, celui dont Aristote a établi le portrait est un « animal politique », qui respecte son semblable, et les règles de vie sociale en vue du bien vivre collectif. En revanche, l’autre individu, ceux en l’occurrence qui ont précisément brûlé des Eglises, des Bars et des Hôtels, tué des innocents, semé le trouble et l’intranquillité dans la Citadelle (capitale), contre eux il est légitime d’employer la violence légitime de l’Etat. Après Le Prince de Machiavel, le Président M. Issoufou vient nous démontrer ses talents de lecteur de Max Weber, car il souscrit à la thèse de ce dernier qu’en politique : « l’Etat dispose de l’usage légitime de la violence ». Ainsi compris, toutes les fois où une manifestation est interdite, le démocrate courageux entend exercer les moyens répressifs de l’Etat. Le Président démocrate a ce nouveau rôle d’agir avec courage pour mater  à la fois l’opposition et les apparentés (société civile, et journalistes). Le message du Président était sans ambages, dans les contextes actuels où le torchon brûle partout, il a donc déduit que la Force doit fonder le Droit. Il lui faudrait dorénavant une « démocratie forte » contre n’importe quelle menace, ou trouble.

11 août 2015

L'éthique de la compassion

 

Le philosophe Arthur Schopenhauer (1788-1860) dans son monumental ouvrage, Le Monde comme volonté et comme représentation, soutient que par l’empathie (Einfühlung), il est possible de se reconnaître soi-même, et en tous les autres, comme par une sorte de passion du Christ. L’homme politique peut-il concrétiser dans la pratique cette fameuse empathie schopenhauerienne ?

Pour bien gouverner un Etat/ ou une République, le principe, voire l’impératif catégorique est de disposer de cette empathie et de l’appliquer à son agir politique. L’empathie est cette faculté de ressentir les mêmes souffrances que les autres, ou en d’autres termes, le fait de se mettre à la place d’autrui. Pour le cas du Niger, l’adhésion à l’éthique de la compassion, pourrait servir d’organon intellect, pour recorriger le regard de nos hommes politiques, afin qu’ils puissent ressentir les mêmes difficultés de transport que leurs concitoyens, d’aller voir dans les marchés les prix des denrées alimentaires [donc la souffrance de nos femmes], les soins dans les hôpitaux et les maternités [des nourrissons qui attendent leurs rappels de vaccinations pour cause de manque de vaccins], les souffrances des étudiants et des enseignants, et surtout notre éternel combat : cette canicule qu’on peut et qu’on doit traiter en confectionnant des climatiseurs adaptés à l’énergie solaire. Il n’est pas rationnel que nos populations vivent sous un climat aussi torride, et ne pas utiliser le soleil à  bon escient, au lieu de se claquemurer dans des bureaux climatisés, sans penser à sortir les Nigériens de cet enfer qui n’a que trop duré.

Nous avons des ingénieurs compétents et des partenaires au développement comme la Chine et le Japon. Mettons en place un vaste projet de fabrication de climatiseurs à moindre frais, et tout le monde est content, car il y aura du travail pour nos ingénieurs en chômage. Mais si on doit continuer à subir la nature, et fuir les défis naturels, la faute reviendra toujours aux hommes politiques qui nous gouvernent, qui passent et repassent sans agir pour le bien du peuple.

Quand par exemple un citoyen, ou une citoyenne se plaint, s’attriste de l’état lamentable des routes de son pays, elle rentre véritablement dans l’empathie schopenhauerienne, car elle montre par cette affliction qu’elle aime son pays et qu’elle souhaite que les choses changent. On peut faire des choses grandioses au Niger, à condition toutefois que les dirigeants mettent de la volonté, se débarrassent de leurs grands boubous, et hop ! tout le monde au travail. Ô Hommes politiques, Ô futurs dirigeants, soyez une fois dans vos existences de politiciens, de vrais Patriotes. Donnez de l’espoir aux jeunes. Les jeunes veulent un autre Niger, avec de grands challenges, une République qui se soucie de ses citoyens et de ses enfants. Si vous ne pouvez pas relever ce défi crucial, faites comme Œdipe : Crevez-vous les yeux.

Le philosophe Hegel ne raconte pas des inepties quand il avance que les idées dirigent le monde. Notre tâche de penseur libre est de proposer des idées pour faire bouger les choses. Quand le politique n’agit pas, il reviendra alors au Peuple de juger, comme dirait John Locke : « the people shall be judge », avant que les armes ne parlent comme d’habitude au Niger. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que, lorsque le politique ne cogite que pour se remplir les poches, au lieu de s’occuper de ce qui est juste et utile pour le peuple, il donne chaque fois les meilleurs prétextes aux militaires de revenir aux commandes de l’Etat. Cette tare politique donne raison à nos analyses et nos vaticinations pour le Niger. Nous sommes arrivés à la claire évidence, qu’il y a comme un air famille entre le syndrome de Stockholm qui est l’empathie qui lie les otages et leurs preneurs d’otages, et les transitions militaires avec leurs peuples. Il nous suffit simplement de lire les forums pour constater à quel point certains Nigériens continuent de regretter le départ du Général Salou Djibo.

Aussi faut-il convenir que si les idées transformatrices que de nombreux Nigériens proposent sur la toile et via d’autres canaux ne sont pas prises en compte par nos hommes politiques, et si en outre les souffrances du peuple sont le cadet de leurs soucis, il reviendra alors aux militaires démocrates de concrétiser les idées et les aspirations des Nigériens. Comme Thomas More, nous croyons fortement que le jour où le Niger aura un chef démocrate et patriote, les philosophes diront un militaire vertueux, à partir de ce moment, même nos utopies seront possibles. Osons alors voir les choses en grand pour le Niger !

 

11 août 2015

Politique : l’indémocratie ?

 

Y-a-il gémellité entre militarisme et démocratie?

Cette réflexion est partie de la lecture de l’excellent ouvrage de Thomas Mann (1875-1955), intitulé Considérations d’un apolitique. Thomas Mann fait partie de ces intellectuels Allemands qui sont inféodés [conservateurs] à la vraie notion politique de la « Nation allemande », contre la nouvelle autre forme de politique ou de la politisation, qu’est la démocratie. Ce fut l’échec de Bismarck en effet d’avoir voulu vaille que vaille appliquer la démocratie à la Nation allemande, comme une sorte de greffe d’organe contre-nature. Pourquoi cet acharnement de Thomas Mann contre la démocratie à son époque ?  La réponse est d’une claire évidence pour lui : « La démocratie, au sens et au goût occidentaux, est étrangère à notre pays, un élément transposé qui « n’existe que dans la presse » et ne pourra jamais s’intégrer à la vie allemande, ni devenir la vérité allemande » (Ibid., p. 236).

Considérations d’un apolitique fut à l’époque un véritable pamphlet du régime démocratique. Les idées politiques de Thomas Mann sont encore d’actualité, en l’occurrence sur cette grave problématique de l’immixtion des militaires dans les affaires politiques dans les démocraties africaines. D’apolitiques, les militaires sont devenus aujourd’hui en Afrique selon les circonstances : soit des Deus ex machina, soit des sauveurs (soter), et dans des cas malheurs des assassins, des meurtriers, des génocidaires recherchés par le TPI (tribunal pénal international).

Si Otto Von Bismarck (1815-1898) est parvenu à fonder l’empire allemand par son action politique toute en remplissant des fonctions militaires. Cette expérience politique est-elle transposable aujourd’hui dans les démocraties militarisantes ? Dans une question que nous nous sommes adressée est à nous-mêmes, nous nous m’interrogeons sur la question de savoir s’il est possible de parler en Afrique de coups d’Etat pathologiques? En clair, est-il possible d’éradiquer cet état latent de récidivisme ? La question vénielle et rationnelle est de se demander pourquoi, les Etats occidentaux ne sont pas affectés par cette pathologie qi est définitivement consubstantielle à nos régimes démocratiques ?

Si on part de l’exemple de l’action politique de Bismarck et de la critique politique de la démocratie qui est incompatible avec l’Unité allemande, en tant que Nation, il est possible de répondre spontanément qu’il faut en Afrique, et au Niger en particulier une nouvelle culture démocratique, c’est-à-dire une modèle politique qui pourrait s’apparenter à un mixte de Bismarckisme et de démocratie [à distinguer de démocratisme qui nous semble péjoratif, ou relève de l’indémocratie], au nom de l’intérêt supérieur de l’Etat.

Dans une perspective militaire, la solution est au cœur même de la fonction militaire. Dans son excellent ouvrage, Le droit de la fonction militaire, Béatrice Thomas-Tual, fait remarquer le statut intrinsèque de la fonction de l’armée dans une République, et en quoi il est interdit au militaire de s’apolitiser. Tout en étant citoyen à part entière, le militaire est tenu à droits et des obligations : « Les militaires se voient accorder des droits et des obligations. L’état militaire présente des particularités et cela a des répercussions sur les droits et obligations des militaires. » (Le droit de la fonction militaire, Paris, Ellipses, 2004, p. 50). Toutes ces restrictions, voire ces interdictions sont annexées à ses droits et libertés. C’est ainsi que par exemples, « les militaires en France n’ont pas la liberté syndicale, à la différence de pays comme l’Allemagne » ; « les militaires en France n’ont pas le droit de grève (article 11 du statut) » ; « la liberté d’association est limitée pour le militaire. Il ne peut pas adhérer à des associations à caractère politique (sauf en cas de candidature à une fonction élective publique) ou syndicale. » (Ibid., p. 52). Ces restrictions, qu’on pourrait pénalement appeler des privations de libertés sont nécessaires pour un bon exercice de la fonction militaire. Car lorsqu’on permet aux militaires de s’associer, c’est-à-dire d’être de tel ou tel bord politique, c’est l’indiscipline qui va s’instaurer, et des rébellions aux ordres hiérarchiques, et contre la République. On voit donc clairement le danger de la politisation des militaires. Tel est ce nous semble, le mal qui gangrène les régimes politiques en Afrique, car derrière beaucoup de militaires, derrière leurs uniformes et leurs grades se camoufle une appartenance, une obédience politique. En France par exemple, l’article 1 du statut général des militaires que nous retrouvons dans presque toutes les armées bien constituées, stipule que : « l’état militaire exige en toute circonstance discipline, loyalisme et esprit de sacrifice. Les devoirs qu’il comporte et les sujétions qu’il implique méritent le respect des citoyens et la considération de la nation. » (Ibid., p. 67). Le militaire est  par excellence le citoyen dans la République seul habilité à faire la guerre, donc à défendre ses concitoyens en cas de menace grave, et en particulier face aujourd’hui à la crise terroriste. De fait quand une armée est Républicaine comme celle du Niger [fort heureusement, à la différence de l’armée malienne de Sanogo], elle rassure les citoyens et les protège.

Or il se trouve que depuis quelques années, l’armée fait des incursions dans la sphère politique. Certains militaires sont « colorisés » politiquement jusqu’à la casquette, politisés pour tout dire. D’où notre hypothèse : le pouvoir militaire [le militarisme] ne serait-il pas aujourd’hui le surhomme de la grande politique de Nietzsche ?

Il nous semble, à l’observation, et avec plus de recul et de façon stéréoscopique, que le militaire éduqué, civilisé, instruit aux valeurs des droits et libertés démocratiques, est plus patriote que le civil. La polémique entre Nietzsche et l’Etat militaire de Bismarck, permet de relativiser le scepticisme moderne sur l’incapacité des militaires à bien gouverner. C’est derechef Thomas Mann dans Considérations d’un apolitique qui tranche le débat : « Il est sans doute vrai que Bismarck a mis « l’Allemagne en selle », mais elle avait déjà un pied sur l’étrier, et Nietzsche, perdu dans ses rêves de culture musico-dionysiaques, ne semble pas s’en être aperçu » (Ibid., p. 205). Autrement dit, dit si nous poussant la pensée de Thomas Mann dans les ultimes retranchements, il peut ressortir l’évidence qu’un régime militaire vertueux peut  en effet rivaliser aujourd’hui avec un régime politique civil.

Au Niger on a des jauges de gouvernance pour établir qui vaut mieux que l’autre. Parmi les militaires ayant exercé le pouvoir : nous avons Seyni Kountché, Ali Chaibou, Baré, Wanké, et le dernier en date : le général Salou Djibo. Quant aux présidents civils, (Diori Hamani, appartient à l’époque de l’indépendance, et Kountché ayant ouvert si on pût dire une ère autocratique) nous avons Mahamane Ousmane, et Tanja Mahamadou (militaire reconverti). Il nous semble _ et nous le croyons fortement_ que le militaire républicain (vertueux) a plus « d’infatuation de soi nationale » que le civil.

Si nous considérons notre tableau des divers acteurs de la République du Niger, on constate aisément que les militaires ont plus séjourné au pouvoir que les civils. D’où on peut conclure avec évidence, qu’au regard de la poussée islamiste, en tant que nouvelle crise terroriste comme diraient les Gendarmes français, va inexorablement et apodictiquement se poser de futurs choix politiques vers le retour à des pouvoirs militaro-démocratiques.

 Ne comprenons pas le mot militarisme, ou militaro-démocratie comme une régression, mais comme un ré-enfantement en soi et pour soi de la praxis démocratique. Car toutes les fois qu’un régime démocratique se transmute en ploutocratie ou en autocratie, il est automatiquement renversé par les militaires. En suivant Thomas Mann, on est tenté en effet d’avancer que la démocratie est devenue un marché noir, où le boursicotage, le gain, l’argent, les affaires sont devenues les valeurs suprêmes, reléguant de fait aux calendes grecques les questions prioritaires de l’Etat telles que sont la sécurité (asphaleia), la famine, le pouvoir d’achat, le chômage, etc. J’hésite avec peine à souscrire aux propos de Thomas Mann : « Débarrassons-nous de la démocratie ! ». A la rigueur, avec le militarisme/ou militaro-démocratie, il est possible de spiritualiser, de socialiser le terme « démocratie » en disant simplement « populaire » qui aura la même valeur que « libre » dans une res publica.

Au total, nos Etats en Afrique ont fortement besoin d’une culture de l’Etat. Il nous faut juste de vrais politiques pour remettre nos Etats en selle, afin qu’il ne soit plus possible à l’Etat de s’effondrer (comme en Somalie), de tomber aux mains des djihadistes (au Mali) qui n’attendent que les failles des Etats constamment agités, ou en proie aux coups d’Etat pour instaurer l’islamocratie. Pour l’heure, seul considérons-nous, le militaro-démocratie peut obvier aujourd’hui les nouvelles menaces/crises. Thomas Mann pour sa part, va jusqu’à soutenir que la démocratie « peut se concilier avec un régime monarchique fort, mais celui-ci forme son correctif nécessaire » (Ibid., p. 224). Tel aussi pourrait être le souhait de Nietzsche, à savoir être capable en Afrique de : « pouvoir enfin inventer aussi du nouveau en politique » (Ibid., p. 236).

 

8 août 2015

Hama Amadou, un opposant déterminé

 

Contrairement à l’opposition burundaise, l’opposition nigérienne par la bouche de l’ex Président de l’Assemblée, et Président du Modem Lumana-Africa , Hama Amadou réaffirme leur détermination à ne pas boycotter les futures élections de 2016, et ce quelles que soient les chicanes que le gurisme mettra sur la route : « Nous sommes tous candidats, nous n’allons pas boycotter les élections et nous allons travailler à assurer l’alternance au Niger. », déclarait Hama Amadou aux journalistes de l’émission Le Débat Africa N°1 et BBC-Afrique : Françis Laloupo et Liliane Nyatcha. Autrement dit, même si le guri système persiste à ne pas satisfaire les exigences de l’ARDR, notamment « la récusation de la Cour Constitutionnelle », pour Hama Amadou point n’est question de boycotter. Nous percevons bien la détermination du Président de Lumana Fa qui est hautement justifiée, au regard de toutes les affres qu’il a endurées sous l’empire du gurisme. Le Président de Lumana Fa est fortement convaincu qu’en 2016, un des candidats de l’opposition battra à plate couture le Candidat du guri système, ou si l’on veut du PNDS. Les dés étant déjà jetés, pourquoi diable jouer à une palinodie qui ne saurait être efficace ? Le front à trois (3) [Seini Oumarou, Mahamane Ousmane, Hama Amadou] est plus solide, gage d’une victoire que les propos hésitants, conditionnels qui risqueraient de démotiver les militants. A la guerre comme à la guerre. Le gurisme a beau trafiqué, usé de dilatoire, de louvoiement, les anciens savent bien que l’on ne fait pas des grimaces à un vieux singe ; ni le leurrer même quand il sommeille, ou fait semblant de dormir. Hama Amadou fait partie de cette catégorie d’animaux politiques atypiques, qui peuvent être là, sans être là. Pour employer un terme Hollywoodien : c’est le James Bond National de la politique : le 007.

Si nous suivons bien le Président Hama Amadou, personne à quelques mois des futures élections ne peut plus faire marche arrière. Spécifiquement lui que le gurisme a empêtré dans une affaire rocambolesque de bébés importés qui s’enlise devant les tribunaux nigériens. Partant, peut aisément se comprendre derechef sa détermination à ne pas céder, et à affronter le gurisme, quitte à sauter dans le premier avion même la veille des élections Présidentielles au grand Dam de tous les illusionnistes et ses ennemis. S’il est candidat, et que sa candidature a suivi le protocole requiert, alors il ne serait pas juste qu’il ne se présentât pas au même titre que ses autres challengers. Il est maintenant universellement admis que le gurisme veut écarter le candidat potentiellement dérangeant, « l’isoler » pour qu’il ne  perturbe pas les chances de l’Autre Gladiateur. Dans un langage Homérique, on dira que Hama Amadou est l’Achille de l’ARDR : sa présence est capitale pour remporter les élections de 2016, et mettre un terme à ce que l’opposition nomme « le règne dictatorial du gurisme », et à « la grande prédation des richesses nationales ».

Il y a peu, quelques journaux, certains journaux de la place ont avancé avec certitude que le Président de Lumana Fa était au Niger, et assertent même qu’il a pu avoir des contacts avec certains des leaders. D’autres vont jusqu’à avancer qu’il a même été refoulé vers la frontière Niger-Burkina pour refus de Visa. Mais honnêtement – car votre Journal, L’Actualité, n’a aucune information crédible là-dessus – tout cela ne relève-t-il pas du Bagou nigérien ? De la radio trottoir ? Laissons donc nos concitoyens rabâcher ce qu’ils veulent, nous sommes en démocratie, chacun peut opiner même dans le faux, si tant est que le faux peut contenter le savoir. Mais insistons sur ce sens du « Boycott » qui transparaît dans les propos du Président de Lumana Fa. Il nous semble que le Président Hama Amadou ne peut pas courageusement braver l’exil, en ayant quasiment tout abandonné, et vouloir à quelques pas des élections opter pour un « Boycott ». Cela es absurde, voire illogique, car même ses militants qui ont attendu tout ce temps, et d’autres qui ont souffert le martyr ne lui pardonneront pas cette décision. Pour sûr, de l’avis général il y aura des élections, quelles que soient les formes ou les couleurs. Nous irons tous voter (ceux qui sont enregistrés, car de ce côté-ci aussi se pose un grave problème fustigé par l’ARDR), et que le plus fort et le meilleur l’emporte. Nonobstant une CENI qui a dès le départ brillé par quelques cas de corruption ; d’un chronogramme que l’ARDR ne reconnaît pas ; et d’un fichier électoral suspect aux yeux de l’opposition, de l’extérieur Hama Amadou exhorte tous le s militants et sympathisants de ne pas baisser les bras, ni de jeter le tablier, a fortiori de clamer au Boycott pour donner le terrain libre à l’adversaire et ses suppôts. Les élections sont déjà là. Et pour une opposition responsable, qui a tenu bon jusque-là, qui a affronté les injustices de tous ordres et les gaz lacrymogènes, Hama Amadou a raison de souligner, de marteler que « l’alternance au Niger » aura lieu et grâce à la participation de l’opposition. Donc on peut conclure en un mot, que le grand Gladiateur, le James Bond ARRIVE à pas de géant au grand bonheur de ses militants qui attendent impatiemment. C’est un impératif kantien : HAMA AMDOU DOIT REVENIR dans la bataille politique avec les mêmes droits et les mêmes chances que les autres candidats, au nom de la Justice et de l’équité dirait le philosophe américain John Rawls, qui caractérisent les démocraties civilisées.

 

8 août 2015

Les vérités de Barack Obama

 

►  «Personne ne devrait être Président toute sa vie. » 

Après Nicolas Sarkozy qui a vertement tancé l’Afrique et les Africains à Dakar, ce fut le tour de Barack Obama de sermonner les dirigeants. Mais au rebours de Sarkozy, Barack Obama défend le droit des africains, des peuples au bonheur. Il nous semble que Barack Obama réapprend rien dit tout aux dirigeants africains et aux hommes politiques, puisque tous connaissent la règle d’or de la démocratie : l’alternance, qui consiste à ne pas trop hypostasier le pouvoir ; à ne pas commettre l’erreur politique qui consiste à vouloir vaille que vaille s’accrocher, s’ankyloser, se gélatiniser au pouvoir. Barack Obama a procédé tel un sage grec en les exhortant à quitter vite le pouvoir dès que possible, au lieu de faire comme Pierre Nkrurunziza du Burundi, Blaise Campaoré et les autres, où de semer la désolation comme en Centrafrique et ailleurs. Toutes ces situations vues de loin donnent en effet l’impression à un occidental que les dirigeants africains sont des ennemis des droits des peuples africains à vivre démocratiquement, à aspirer au bonheur. Pour preuves, les guerres internes, les soubresauts sociopolitiques fragilisent les institutions et le règne même des principes démocratiques. Il faut nécessairement des institutions stables en Afrique. Au Niger nous remarquons en effet de manière déplorable comment notre Justice est crucifiée de toutes parts du fait de l’immixtion du politique. De sorte qu’il n’y a pas à exactement parler de séparation stricte des trois pouvoirs qui définissent la gestion harmonieuse d’une République digne de ce nom.

Le discours du Président américain en Ethiopie est hautement pédagogique et thérapeutique pour les dirigeants qui ont encore un peu de bon sens dans leur encéphale. Mais pour ce faire, les dirigeants africains doivent œuvrer dans le sens du Progrès démocratique. En toute rigueur, dans la perspective du Président Obama, un Chef d’Etat qui travailler démocratiquement bien dans le sens de ce qui est bien pour tout le monde, dans le sens strict de l’intérêt du peuple et de l’Etat, à la afin de son premier ou second mandat, il est pressé de vite remettre les clés du palais à son successeur, tellement comme dirait l’empereur Marc Aurèle le pouvoir est un véritable « Fardeau », fait de tracas, de problèmes de tous ordres à régler par un seul individu. Et pour chaque problème, le Chef doit en tant que premier magistrat trouver la solution appropriée tel un médecin vis-à-vis d’un patient. Il apparaît donc que si dans les faits si les dirigeants s’accrochent au pouvoir, c’est parce qu’à rigoureusement parler, ils ne travaillent pas fortement et efficacement pour leur Nation ; mieux ils ne se mouillent pas le maillon pour leur peuple. D’où la séparation des intérêts entre le peuple et les gouvernants. Au Niger c’est connu, le gurisme a produit une kyrielle de milliardaires jusqu’au niveau de l’institution policière. On voit bien le drame, voire la tragédie de notre gouvernance : prioritairement le souci matériel de soi, l’autoréalisation via les biens de l’Etat.

► « Les progrès démocratiques en Afrique sont en danger quand des dirigeants refusent de quitter le pouvoir à l’issue de leur mandat ». Barack Obama est très informé de la triste gouvernance des Etats africains. Le président déchu du Burkina Faso, Blaise Campaoré est ici un exemple fort édifiant pour s’être entêté de modifier la Constitution. Les occidentaux ont toujours conseillé aux dirigeants en exercice de s’abstenir de modifier les lois Constitutionnelles dans le seul dessein de se « gélatiniser » au pouvoir. L’Ambassadeur de Français (l’ex Ambassadeur) Antoine Anfré fut contraindre de rendre le tablier, car ne pouvant pas cautionner une démocratie de façade, une chienlit. On a expérimenté durement un cas similaire historique au Niger qui servira probablement de leçon : le Tazarché, sous la régence de Baba Tandja. Mais ailleurs en Afrique, des dirigeants couvent le désir de modifier la Constitution quelles que soient les contestations violentes, et les morts qu’une telle décision va engendrer. Le cas du Burundi ne fera pas école, car le dictateur finira bien par partir, car on ne peut pas gouverner démocratiquement sans une opposition : cela est on ne peut plus anticonstitutionnel. La thèse que nous défendons toujours dans l’Actualité, est que nos dirigeants actuels ne sont pas en adéquation avec les nouvelles idées. Ils sont certainement malades pour ne pas appréhender les nouvelles exigences démocratiques : l’expression des libertés individuelles, le respect des journalistes et le refus de porter atteinte à leur activité, le respect du droit de l’opposition, le refus de l’impunité, de la corruption, etc. Autant de maux qui concourent à croupir (décomposer, putréfier) le jeu démocratique. Le Conseil amical de Barack Obama à ses homologues africains est que c’est la Constitution Américaine qui est si ose dire la Divinité contre laquelle il ne peut pas mal agir, c’est-à-dire « de se représenter aux prochaines élections présidentielles et qu'il ne pouvait aller à l'encontre de cela. La loi est la loi et personne n’est au-dessus, pas même les présidents ». Mais la question qui demeure : est-ce qu’en Afrique les dirigeants reconnaissent la loi, pour la respecter ?

Il me semble que dans la pratique les cas sont rarissimes. La loi en Afrique, c’est la loi de ceux qui sont au pouvoir.

►Enfin, concernant la Corruption, ce virus « Ebola » des démocraties africaines, Barack Obama ne pouvait pas ne pas dire son mot, tellement il constate dans les rapports que ses ambassades lui transmettent que cette corruption traverse tous les secteurs de l’Etat, à telle enseigne que Barack Obama pourrait s’interroger : préférez-vous la « corruptiocratie » ou la démocratie comme aux USA ? Il nous semble qu’on ne peut pas raisonnement consentir à respecter dans une Constitution les droits de l’homme et cautionner dans les faits la corruption, une corruption galopante jusqu'au sommet de l’Etat. Cela est simplement illogique, et ne correspond pas à l’essence américaine ou européenne de la démocratie. Barack Obama constate bien cette évidence : « En Afrique la corruption aspire des milliards de dollars des économies, de l'argent qui pourrait être utilisé pour créer des emplois, construire des hôpitaux et des écoles […]. Ces droits sont universels. Ils sont écrits dans les constitutions africaines ».

Le maître mot de Barack Obama aux dirigeants est le suivant, même s’il invite l’UA a œuvré dans ce sens, c’est-à-dire qu’elle soit une sorte de gendarme contre : « les coups d’Etat et aux changements illégitimes de pouvoir",  et en outre qu'elle fasse en sorte que les dirigeants "respectent les limitations du nombre de mandats et leurs constitutions". Mais le nec le plus ultra de ce discours du Président Américain, c’est d’avoir rappelé aux dirigeants OBTUS le rôle et la place essentielle de la Presse et des média dans une démocratie MODERNE, CIVILISEE : « La démocratie, ce n'est pas juste des élections. Quand les journalistes sont mis derrière les barreaux pour avoir fait leur travail, des militants sont menacés [...] alors il y a une démocratie qui n'en a que le nom, mais pas le contenu. ». L’Afrique doit changer. Les dirigeants doivent changer : le YES WE CAN est Universel. A bon entendeur, Salut.

 

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