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PHILOSPARTACUS
24 février 2013

Savoir penser par soi-même.

Tout homme peut se guider rationnellement, sans directeur de conscience, sans marabout, sans prêtre, sans gourou. Le secret est simple : il faut oser se servir de sa raison critique, [libre-arbitre] si on veut être libre dans des Etats modernes. Il est effet intolérable au XXIe siècle de continuer à se faire manipuler par des fausses vérités. Il urge de réapprendre à nos concitoyens à exercer leur autonomie, comme l’enseignait Kant : « Les Lumières c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même responsable. L’état de tutelle est l’incapacité à se servir de son entendement sans la conduite d’un autre. » (Kant, Qu’est-ce que les Lumières ?). Si on avait pu permettre depuis des lustres aux individus de penser par eux-mêmes, il n’y aurait pas eu à mon sens cette influence négative de l’islamisme en Afrique.

Il me semble en effet qu’on fait de la mauvaise politique (vénale), sans penser à éduquer moralement, religieusement le peuple en Afrique. Aujourd’hui les populations sont angoissées sur cette menace islamiste : Dieu est-il loin ? Les djihadistes ont-ils réussi leur coup d’Etat contre Dieu ? Qui faut-il craindre, croire et adorer (leur charia) ?

Il est rationnellement évident que les djihadistes sont en train de redevenir les nouveaux dieux humains. Depuis le IVe siècle av. J.-C Aristote employait l’expression « tel un dieu parmi les hommes » qui cadre fort éloquemment avec cette nouvelle figure des djihadistes, qui traduit dans les faits une sorte de puissance personnelle (virtu) qui peut emmener certains individus grâce à leurs seuls exploits de supplanter dans l’Etat le commun des mortels. Les islamistes sont parvenus à ce niveau du divin-mortel au détriment des dirigeants et des hommes politiques en place, plus procurés à voler l’Etat, à construire de belles villas, à rouler dans des véhicules derniers modèles, que d’envisager les conséquences de leurs déprédations contre la sécurité de l’Etat, contre la vie collective.

Si on voudrait avancer une analyse philosophique, il est aisé d’avancer que le djihadisme est à l’identique d’un renversement de pouvoir commit contre la majesté divine. Or, toutes les fois qu’il y a renversement de pouvoir, s’installe naturellement l’appréhension des habitants de la Cité de Dieu : qu’allons devenir ? Dieu nous a-t-il abandonné comme le croyait à un moment donné Job dans la Bible ? Face à la souffrance des musulmans, face à l’insécurité induite par le djihadisme, n’importe quel musulman ne serait-il traversé par le doute de Job, par le doute de Descartes ?

Depuis l’occupation de type allemand que les populations du nord de Gao ont vécue, il n’y a plus de doute d’avancer que le djihadisme n’a rien à voir avec la Divinité. Dieu n’est pas responsable du djihadisme. Mieux faut-il dire, le djihadisme à court et moyen terme risque de nuire à la quintessence de la religion islamique. Car le dessein des djihadistes est clairement manifeste : provoquer l’adhésion des musulmans encore rétifs à leur cause. Au Nigeria, la secte Boko Haram est parvenue à se faire aduler comme le Robin des bois des islamistes. Or, pour les Etats du Sahel déjà mal en point : mal gouvernance, putschs militaires, crises alimentaires, rébellion, etc., une islamisation risque que péricliter tous ces Etats au moyen âge de la vie politique. Tout le mal en Afrique au Sahel particulièrement vient des islamistes : la perte par exemple du Paris Rallye Dakar. Et si on laisse faire, ce sont les productions minières, les ONG, les expatriés qui risqueront de quitter l’Afrique. Il nous semble que l’Afrique a urgemment besoin de « dirigeants romains », pour éradiquer le Mal (djihadistes et islamistes), ne serait-ce qu’en cette phase dangereuse des régimes démocratiques, où même les armées locales ne parviennent pas à se battre contre des drogués et des « pseudo-aguerris ».

A terme, si en Afrique on voudrait vivre, et non pas souffrir, il va falloir changer de conduites, et faire comme Job : continuer de croire en Dieu sans craindre les djihadites, les affronter par tous les moyens au nom de la démocratie et de la liberté.

 

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