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PHILOSPARTACUS
11 août 2015

L'éthique de la compassion

 

Le philosophe Arthur Schopenhauer (1788-1860) dans son monumental ouvrage, Le Monde comme volonté et comme représentation, soutient que par l’empathie (Einfühlung), il est possible de se reconnaître soi-même, et en tous les autres, comme par une sorte de passion du Christ. L’homme politique peut-il concrétiser dans la pratique cette fameuse empathie schopenhauerienne ?

Pour bien gouverner un Etat/ ou une République, le principe, voire l’impératif catégorique est de disposer de cette empathie et de l’appliquer à son agir politique. L’empathie est cette faculté de ressentir les mêmes souffrances que les autres, ou en d’autres termes, le fait de se mettre à la place d’autrui. Pour le cas du Niger, l’adhésion à l’éthique de la compassion, pourrait servir d’organon intellect, pour recorriger le regard de nos hommes politiques, afin qu’ils puissent ressentir les mêmes difficultés de transport que leurs concitoyens, d’aller voir dans les marchés les prix des denrées alimentaires [donc la souffrance de nos femmes], les soins dans les hôpitaux et les maternités [des nourrissons qui attendent leurs rappels de vaccinations pour cause de manque de vaccins], les souffrances des étudiants et des enseignants, et surtout notre éternel combat : cette canicule qu’on peut et qu’on doit traiter en confectionnant des climatiseurs adaptés à l’énergie solaire. Il n’est pas rationnel que nos populations vivent sous un climat aussi torride, et ne pas utiliser le soleil à  bon escient, au lieu de se claquemurer dans des bureaux climatisés, sans penser à sortir les Nigériens de cet enfer qui n’a que trop duré.

Nous avons des ingénieurs compétents et des partenaires au développement comme la Chine et le Japon. Mettons en place un vaste projet de fabrication de climatiseurs à moindre frais, et tout le monde est content, car il y aura du travail pour nos ingénieurs en chômage. Mais si on doit continuer à subir la nature, et fuir les défis naturels, la faute reviendra toujours aux hommes politiques qui nous gouvernent, qui passent et repassent sans agir pour le bien du peuple.

Quand par exemple un citoyen, ou une citoyenne se plaint, s’attriste de l’état lamentable des routes de son pays, elle rentre véritablement dans l’empathie schopenhauerienne, car elle montre par cette affliction qu’elle aime son pays et qu’elle souhaite que les choses changent. On peut faire des choses grandioses au Niger, à condition toutefois que les dirigeants mettent de la volonté, se débarrassent de leurs grands boubous, et hop ! tout le monde au travail. Ô Hommes politiques, Ô futurs dirigeants, soyez une fois dans vos existences de politiciens, de vrais Patriotes. Donnez de l’espoir aux jeunes. Les jeunes veulent un autre Niger, avec de grands challenges, une République qui se soucie de ses citoyens et de ses enfants. Si vous ne pouvez pas relever ce défi crucial, faites comme Œdipe : Crevez-vous les yeux.

Le philosophe Hegel ne raconte pas des inepties quand il avance que les idées dirigent le monde. Notre tâche de penseur libre est de proposer des idées pour faire bouger les choses. Quand le politique n’agit pas, il reviendra alors au Peuple de juger, comme dirait John Locke : « the people shall be judge », avant que les armes ne parlent comme d’habitude au Niger. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que, lorsque le politique ne cogite que pour se remplir les poches, au lieu de s’occuper de ce qui est juste et utile pour le peuple, il donne chaque fois les meilleurs prétextes aux militaires de revenir aux commandes de l’Etat. Cette tare politique donne raison à nos analyses et nos vaticinations pour le Niger. Nous sommes arrivés à la claire évidence, qu’il y a comme un air famille entre le syndrome de Stockholm qui est l’empathie qui lie les otages et leurs preneurs d’otages, et les transitions militaires avec leurs peuples. Il nous suffit simplement de lire les forums pour constater à quel point certains Nigériens continuent de regretter le départ du Général Salou Djibo.

Aussi faut-il convenir que si les idées transformatrices que de nombreux Nigériens proposent sur la toile et via d’autres canaux ne sont pas prises en compte par nos hommes politiques, et si en outre les souffrances du peuple sont le cadet de leurs soucis, il reviendra alors aux militaires démocrates de concrétiser les idées et les aspirations des Nigériens. Comme Thomas More, nous croyons fortement que le jour où le Niger aura un chef démocrate et patriote, les philosophes diront un militaire vertueux, à partir de ce moment, même nos utopies seront possibles. Osons alors voir les choses en grand pour le Niger !

 

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