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PHILOSPARTACUS
19 février 2013

Les Sectes islamistes dans la psycho-genèse du terroriste ?

Les comètes visibles et imprévisibles

Exorde : L’occident a toujours pensé en matière de terrorisme que ce sont les prisons qui sont criminogènes, mais on occulte très souvent Méphisto en personne : les sectes islamistes qui pullulent en Afrique comme fleurs au Printemps.

Les philosophes font la différence entre crainte et espérance, lorsqu'ils parlent de l'homme dans ses attentes, espérances, craintes, et de ses actions en bien ou en mal. Chacun pris individuellement est traversé, tiraillé, tracté par deux tendances, deux « conseillers déraisonnables » pour parler comme l'Athénien des Lois de Platon, que sont le « plaisir » et la « peine ». Suivant leurs inclinations antithétiques, nous posons nos actions selon l'attente que nous espérons, ou la crainte que nous redoutions. Le déterminant commun de ces deux états, ou mouvements de l'individu, c'est la « délibération raisonnée » qui est au substrat de l'action.

Partant des deux types de craintes que nous expose l'Athéniens des Lois de Platon, il est possible d'appréhender le concept de veiller sécuritaire. De même que nous craignons le Dieu, la maladie, le voleur, les terroristes  (aujourd’hui), la pauvreté_  pour celui qui est déjà riche _; de même craignons-nous aussi pour notre réputation que nous ne voudrions pas voir salir par autrui, au nom d'un certain principe de précaution, afin de prévenir des actes et ses discours impies. Cette crainte porte le nom de honte, c’est-à-dire la crainte viscérale de nous déshonorer aux yeux des proches ou d'autrui (opposé à la pudeur). Mais, la crainte peut venir des lois, comme disait Epicure afin que les uns et les autres ne se nuisent pas.

Référé au cadre politique et sécuritaire, la crainte aurait donc trait à tous les maux que nous projetons dans le futur (immédiat ou lointain). Raison donc de les identifier et les prévoir. De la kyrielle d'objets de crainte pour la sécurité d'un Etat on peut citer : la guerre civile, la famine, les inondations, les épidémies, les sectes potentiellement dangereuses telles que Boko Haram, ANSARU, etc. Par conséquent, la mise en place de dispositifs ou de mesures sécuritaires pour anticiper toutes menaces, permettra de gagner une guerre par anticipation. Le dessein de la veille sécuritaire et de parer à foule de craintes virtuelles, ou potentielles. La devise capitale est de « ne pas attendre, mais d’anticiper ».

De ces considérations préliminaires, nous abondons à la question qui nous préoccupe, _ actualité oblige_ , à savoir si les sectes sont potentiellement dangereuses pour la sécurité d'un Etat ? Pour nous exprimer plus rigoureusement, ne faudrait-il pas parler d’un déficit de la connaissance de la vraie nature du Dieu ? D’hallucinations conceptuelles ?

Les Grecs pensaient que la prénotion de Dieu était la chose la mieux partagée du monde. La vérité dit-on est dialectique. La conception du Dieu des Anciens Grecs est différente de celle des islamistes d’aujourd’hui, ou si on veut avec plus d’intensité : des fanatiques. Car il y a une identification de leur cause, à la cause du Dieu. Dans une telle optique on est pathologiquement dans la fixation, dans la sublimation aveugle, dans l’exacte mesure où pour les islamistes radicaux, tous les musulmans qui ne suivent pas strictement les principes de l’Islam, ne sont pas du côté de la rectitude, et par conséquent commettent un crime contre l’Islam. D’où leurs châtiments par l’application de la charia, la loi islamique partout où ils arrivent à s’enraciner.

 Le philosophe  Platon est plus compétent pour faire voir que de tels individus n’appréhendent pas le vrai, la vraie nature du Dieu, mais s’accrochent à des illusions, à des fausses opinions sur le Dieu pour terroriser leurs semblables. Dans cette perspective, les islamistes, les djihadistes, les salafistes, etc., sont dans le faux. Religieusement ils sont dans le crime d’impiété en essayant vaille que vaille de juger les autres comme s’ils sont investis divinement de rendre justice à leurs semblables.

Dans l’Euthyphron de Platon [que je conseille de lire jusqu’au bout], Socrate met en évidence le zèle, voire le fanatisme d’Euthyprhron qui voudrait intenter un procès contre son père qui a commis selon lui, un meurtre (crime) ; et Socrate de lui demander s’il est vraiment compétent pour juger religieusement des actes des hommes ? : « Alors, toi, Euthypron, tu penses donc, au nom de Zeus, connaître ce qu’il en est de la religion, de la piété comme de l’impiété, avec une telle exactitude que, tout cela s’étant fait comme tu dis, tu n’as pas peur, en intentant contre ton père une action en justice, de te mettre, à ton tour, dans le cas de commettre une impiété » (Euthyphron, 4a, in Platon, Œuvres complètes I, Léon Robin, M.-J. Moreau, Paris, Gallimard, 1984, p. 355). La réponse que va donner Euthyphron est à l’identique de ce que répondrait n’importe quel quidam islamiste, qui se croirait toujours plus savant que le vulgaire : « Eh bien ! je dis que la piété, c’est ce que je fais à présent : poursuivre en justice celui qui s’est rendu coupable d’une faute en matière de meurtre ou de larcin sacrilège ou de quoi que ce soit du même ordre, et quel que le soit le coupable, père, mère, ou n’importe qui d’autre ; ne pas le poursuivre, voilà, d’autre part, l’impiété. » (Ibid., 5d, p. 3556).

A l’aune du terrorisme djihadiste, et notamment de l’essor de l’islamisme dans les Etats africains laïcs, il urge de revenir à une ré-explication de la religion selon l’orthos logos (la droite raison). Nous voudrions redonner une nouvelle tâche aux enseignants, aux hommes politiques, et aux intellectuels de tous horizons, de quitter leurs peurs, pour aider leurs concitoyens à mieux comprendre la religion à l’aune de la raison, afin que la religion ne soit pas pour le croyant (le musulman) un objet de crainte (phobos), mais un bien. Les Islamistes au Nord du Mali ont réutilisé l’Islam contre des musulmans contre leur volonté. Sémantiquement cela s’appelle de la tyrannie. Si historiquement et politiquement le Président Abraham Lincoln pouvait si bien dire que la « démocratie : c’est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple », cette même vérité devrait être valable en matière de religion.  L’obscurantisme, est un danger pour les institutions démocratiques. Le laxisme, la lâcheté de nos savants, de nos érudits en matière de religion, de nos professeurs en histoire des religions, des théologiens, profiteront alors aux radicaux, aux fanatiques.

Il me semble intellectuellement honnête, après le traumatisme religieux et terroriste que les populations du nord du Mali ont vécu, d’exhorter les autorités et tous les pédagogues de prendre les devants afin de revenir à une nouvelle éducation religieuse (neue Bildung = éducation nouvelle) contre le faux islamisme.

Socrate dans le Gorgias de Platon, enseigne que celui qui détient le savoir du vrai (la sophia), ou qui a une certaine vertu _ en tant qu’il abhorre le mensonge_ doit se donner comme tâche d’éduquer ses concitoyens.       Il est en effet irresponsable, areligieux, de laisser nos peuples dans l’ignorance, dans le vernis de la religion. La religion (religio) depuis la nuit de temps est un bien pour toute société bien constituée, nonobstant l’existence d’autres religions. A l’île de la Réunion par exemple, il existe plusieurs communautés religieuses qui cohabitent pacifiquement. Devrions-nous continuellement laisser nos Etats africains sous la coupe de charlatans, de gourous, de délinquants religieux ?

Si les Etats africains veulent perpétuer raisonnablement et rationnellement la démocratie et ses valeurs, il faudra alors réaliser les conditions sécuritaires les meilleures afin que quiconque puisse vivre religieusement. Car, hier comme aujourd’hui, la vie heureuse n’est possible sans la vie religieuse.

Il est temps que les partis politiques en Afrique, articulent discours politiques et laïcité. Cette pratique a manqué et a permis au Mali, l’installation facile, le prosélytisme et l’endoctrinement de certains citoyens transformés par ignorance en kamikazes. Les philosophes enseignent toujours que la peur est un obstacle à la vérité et à la liberté. Osons alors dire à nos concitoyens ce qu’est la Divinité comme le faisaient les Grecs. Car même si les conceptions différent, le Dieu demeure dans sa quintessence, en tant qu’il n’est pas responsable du Mal, de la violence, du terrorisme islamiste. Le philosophe Epicure à propos du Dieu disait dans sa maxime capitale 1 que : « L’être bienheureux et incorruptible n’a pas lui-même de soucis et n’en cause pas à autrui ; de sorte qu’il n’est sujet ni à la colère ni à la bienveillance : car tout ce qui est tel est le propre d’un être faible » (Maxime capitale 1).

Il suit donc que les islamistes partout où ils sont racontent des inepties. Car, ils profitent de l’ignorance des populations pour les induire en erreur, pour les instrumentaliser. Par conséquent, il ne faut pas toujours attendre l’aide de la France, mais adopter des conduites offensives : une stratégie pédagogique contre les fanatiques et les radicaux en éduquant nos concitoyens à la vraie religion, à la vraie connaissance du Dieu, qui est sans trouble, et sans violence.

Mais, optimisme, une terrible inquiétude demeure : car si on continue à porter au pinacle les marabouts, les faux barbus salafistes et radicaux, au détriment du véritable Dieu pour lequel nous devrions plus d’obséquiosité, à partir de cet instant on tombera alors dans l’abomination, dans le crime d’impiété.

Il nous suffit simplement d’ouvrir grandement les yeux dans nos quartiers avec quelle ampleur, nos concitoyens se transforment en islamistes : à cause de la pauvreté, et surtout de l’ignorance. Pour nous il saute aux yeux, que ceux qui dirigent les Etats en Afrique, manquent de vision et de clairvoyance. Ils ne sont pas dans les mêmes dispositions d’esprit que Gandhi qui était au plus près des vraies réalités de ses concitoyens. D’où le drame religieux qui saute en pleine figure sur les Etats en Afrique : des démocraties qui n’ont cure de la pauvreté de leurs peuples. Cette erreur politique, la mal gouvernance, profite alors aux islamistes.  

Criminologiquement, les sectes : salafistes, wahabistes, et autres, sont des groupuscules potentiellement dangereux pour la tranquillité publique. S’il est difficile du point de vue du renseignement intérieur « d’identifier et de contrôler », il est politiquement possible d’interdire de telles associations, au nom de la sécurité de l’Etat. Si l’Etat redonne à la « religion officielle » sa vraie place dans la Cité, alors, il est possible aussi de mettre en place, une autre autorité religieuse de contrôle des sectes déviantes.

En matière de sécurité l’Etat, il impardonnable de jouer au mensonge. Ou l’Etat est laïc, ou il est autre, c’est-à-dire islamiste. L’épisode malien a bien montré à la face du monde ce qu’est le régime islamiste : privations de libertés, viols de femmes, arrestations arbitraires, trafics différents, mutilations, assassinats, etc. Si un Etat veut persévérer dans son être, se conserver, il doit aujourd’hui savoir faire le distinguo strict entre Islam laïc sans masque, et islamisation. Les événements au Maghreb démontrent de jour en jour, que les révolutions, et les démocraties se métamorphosent en islamocratie : la dictature des islamistes. Les Etats du Sahel, doivent impérativement anticiper la menace islamocrate.

Lorsque nous parlons de sectes islamistes, c’est parce que nous considérons que la question islamiste ne date pas d’aujourd’hui. Les autorités politiques des Etats du Sahel, ont longtemps laissé la porte ouverte aux criminels. Par mégarde, on a laissé se développer des sectes islamistes qui sont aujourd’hui devenues de véritables entités politico-religieuses, comme les frères musulmans en Egypte, et en Tunisie. Cette adhésion à l’islamisme est devenue comme dans la mafia, une causa nostra planétaire.

A l’examen, nous considérons qu’un Etat clairvoyant doit d’abord extirper le Mal, afin de pouvoir correctement protéger ses concitoyens. Depuis la fin du régime de Siad Barre en Somalie, la menace islamiste est devenue la nouvelle guerre des Etats africains. Religieusement, les islamistes prônent le nom de l’Islam pour préparer les psychologies. Cette approche est criminologiquement parlant, la phase émotionnelle, fantasmatique pour amener les croyants à adhérer aveuglement à leur cause. Or, de la Somalie avec les Shebabs et les tribunaux en passant les « comètes d’Al Qaida » (AQMI, MUJAO, Ansar DINE, Boka Harem, Ansaru), nous avons affaire non pas à des musulmans, mais des criminels du point de vue du droit pénal interne et international.

A terme, nous réitérons que la contre offensive serait la neue Bildung, c’est-à-dire la nouvelle éducation religieuse de nos concitoyens. Le philosophe Nietzsche aurait aujourd’hui raison de soutenir que la transformation du pur (l’Islam) pouvait entraîner l’impur (le terrorisme islamiste).

 

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