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PHILOSPARTACUS
31 mars 2013

Politique : Lire démocratiquement Etienne de la Boétie (1530-1563)

Le concept de partipolitisé, ou servitude démocratique ?

Brève biographie : Etienne de la Boétie est d’abord un écrivain français et un génie très précoce. A dix-huit ans, il écrivit son Discours de la servitude volontaire contre la tyrannie. A vingt-deux ans, il fut nommé conseiller au Parlement de Bordeaux. Lorsqu’il mourut, il laissait des traductions de Plutarque et de Xénophon, des lettres, enfin des sonnets et des poésies latines insérés par Montaigne dans ses Essais » (In Dictionnaire universelle des Lettres, éd. Bordas). La Béotie a été un des pionniers de la désobéissance civile dont les thèses se retrouvent depuis chez Henry David Thoreau, Gandhi, la révolution française (Cf. Marat), chez les philosophes modernes tels qu’Henri Bergson, Hannah Arendt, Simone Weil, Pierre Clastres, Wilhelm Reich, Gilles Deleuze et Félix Guattari, et aujourd’hui les révolutions du Jasmin au Maghreb.

La thèse de la Boétie peut se résumer comme suit : Tout pouvoir existe parce qu’on s’y sommet ! Ou plus exactement, parce que nous l’acquiesçons. En termes clairs, les tyrans « ne sont grands que parce que nous sommes à genoux ». Fidèle à notre curiosité, nous allons  tenter d’éclairer et de torpiller comme Socrate une certaine praxis politique à l’aune du Discours de la servitude volontaire contre la tyrannie. Dans l’enseignement de la philosophie en classe de terminale, il est conseillé à l’élève de reformuler des intitulés, afin de se réapproprier le sujet. Donc, si nous reformulons, sans trop travestir le titre de La Boétie nous aurons ceci : Discours de la servitude volontaire contre la démocratie. La question qui se pose prima facie est celle de savoir si dans les démocraties africaines il n’y a une servitude silencieuse, ou pour mieux dire une servitude stoïcienne ? Une sorte de résignation indicible ?

Pour nous, il y a servitude intelligente, sournoise, machiavélique, « partipolitisée ». Le fouillis d’intérêts particuliers a nui, et continue de nuire à l’intérêt général (sumphéron). Il y a une minorité [La Béotie parle de citoyens bien nés, i.e les cultivés qui sont rétifs à toute tyrannie] comprend cette cruelle réalité de la démocratie en Afrique. Dans la pratique démocratique, on a deux mondes pour caricaturer Platon : le monde sensible= ceux des pauvres (le grand nombre, « gros populas »), et le monde intelligible= celle de le classe profiteuse, dominante (cf. Karl Marx). Le progrès ne se perçoit pas du point de vue du social, mieux il y a constamment régression, désolation, des famines qu’on n’arrive pas à anticiper, des catastrophes naturelles mal gérées (les récentes inondations au Niger), etc.

Le politique qui ne s’intéresse pas profondément à ces équations existentielles, ne peut pas réussir son projet politique, si la base du politique qu’est le peuple (démos) vit dans la misère, dans le dénuement, dans l’insécurité vis-à-vis des phénomènes naturels, du manque de logement, subit quotidiennement la cherté de al vie, etc. La liste des malorum (maux) est inépuisable. Le mal, c’est-à-dire la servitude ne vient pas de la nature, ni de puissances surnaturelles, mais de l’incurie de l’homme politique. Car en Afrique on ne vient pas pour gouverner, mais se satisfaire et se réaliser. Donc, on peut avancer qu’il il y a servitude volontaire, car le peuple peut refuser cette servitude volontaire. Je propose donc que les électeurs aient un pied dans leur parti politique et un autre à l’extérieur pour pouvoir refuser la servitude en les sanctionnant. Il est éthique et juste nous semble-t-il, que toutes les fois où l’existence est malheureuse, que les auteurs et les coupables sont tout désignés, de s’indigner, de réclamer son droit au bonheur. La pauvreté par exemple est on ne peut plus une violation des droits de l’homme comme dirait l’autre.

Si en effet le Citoyen-Electeur est enchaîné au tronc d’arbre de son parti politique, il ne peut pas voir la vérité du point de vue rationnel. Le sentiment pour le parti, participe d’une passion, qui obscurcit la raison vigilante. Certains militants poussent même le zèle et la folie de se sacrifier pour le patri, de massacrer d’autres frères, rien que pour des politiciens véreux. Quand des fils d’un même pays se massacrent pour le pouvoir, on n’est pas dans la raison, mais dans la passion, le désir du pouvoir, l’ambition, qui dénaturent l’essence de la politique qui au sens d’Aristote est antithétique avec la violence. Aristote enseigne bien que l’homme est un animal politique, pas un animal déraisonnable.

Ceci pour dire que, si on ne comprend pas l’essence véritable de la Politique, on se laissera facilement aliéner et asservir par de mauvais politiques, qui ne visent que leurs intérêts égoïstes, et non les intérêts de la République. Il sera en effet difficile aux militants [chevronnés et aveugles] dès lors de distinguer l’arbre de son fruit, et le fruit de son arbre, de l’arbre mort qui ne produit pas de bons fruits, et du bon arbre qui peut produire des bons fruits. D’où on peut conclure en toute logique, que l’arbre qui ne peut pas produire de bons fruits, ou donner de bons fruits, il faut l’abattre et le jeter au feu. Comment alors sortir de cette servitude démocratique ?

Il est facile de répondre que cela passe nécessaire par un grand changement de conduite. Il faut adopter notre prémisse de départ, en fuyant les « drogueries » des partis politiques: il faut avoir un pied dans le parti politique, et un pays dans et pour la République, au nom du droit à bien gouverner l’Etat, et refuser tout asservissement. D’un mot, vivre enfin franchement et heureux sans envier les autres nations.

 

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